ECLA s’investit
Le développement des villes est une grande préoccupation des citadins en ce qui concerne l'assainissement. De plus en plus, les villes connaissent d'énormes difficultés qui nécessitent une recherche quotidienne de solutions appropriées et adaptées à chaque communauté urbaine. Ouahigouya, ville agricole, n'est pas en reste surtout à cause de sa forte croissance démographique.
Le Centre Régional pour l'Eau
Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA) a entrepris, en collaboration
avec l'Etablissement Public Communal pour le Développement (EPCD) et
I'Association ECLA comme maître d’œuvre des actions visant l'assainissement de
1a ville de Ouahigouya grâce à l'appui financier de la coopération suisse.
Les activités du projet d'assainissement de la ville de Ouahigouya concernent la zone riveraine du canal d'évacuation des eaux pluviales qui traversent les secteurs n° 6, 7 et 8 dont la longueur totale est estimée à 2000m. Le premier tronçon réalisé depuis la période coloniale connaît aujourd'hui une mauvaise utilisation. Le deuxième tronçon, réalisé récemment grâce à l'EPCD peut ressembler au premier si des efforts ne sont pas très vite consentis.
Le projet assainissement de la ville de Ouahigouya
vise la recherche avec la population et les différents partenaires les moyens
nécessaires pour une utilisation rationnelle du canal afin d'améliorer les
conditions de vie des populations riveraines en particulier et celles de
Ouahigouya en général.
Pour atteindre un tel objectif, une collaboration
entamée entre les partenaires permet de conjuguer les efforts et les
initiatives. Suite au contrat EPCD/CREPA, l'association ECLA bénéficie d'une
formation de 4 mois en technique d'animation dispensée par le CREPA.
Cette collaboration a permis le démarrage effectif
du projet le 1 juin 1994.
Depuis cette date, grâce à l'association ECLA, la
sensibilisation est opérationnelle à travers les actions mises en place
(programme et chronogramme d'activités).
La ville de Ouahigouya bénéficie depuis 1994 d'une
initiative conjointe EPCD - Coopération Suisse – CREPA qui lui a permis de
faire l'expérience d'un système intégré d'assainissement.
Dans le programme de 1994 et ceux qui suivirent, de
nombreuses réalisations permettent de parler d'adéquation.
En effet, les expériences entreprises sont parties
d'une étude socio-économique et culturelle de l'environnement de vie des
habitants de Ouahigouya.
Appelée à exécuter le programme l'Association Etre Comme Les Autres,
bénéficiant de l'appui des institutions sus
évoquées, mettait en place un pro-
gramme d'animation / sensibilisation à l'hygiène et
assainissement, une stratégie de collecte des déchets solides et liquides
(ordures ménagères et eaux usées). De nombreuses activités dont l'entretien
permanent du canal central, la construction de latrines individuelles et
publiques, de puisards et de douches, le ramassage des ordures ménagères et
surtout l'application du concept de récupération des ordures ménagères par le
développement d'ateliers de compostage arrosés par une collecte des eaux usées
des hôtels en amont.
Au
vu de ces expériences, ECLA peut dire qu'elle a appris et peut continuer de
développer des actions d'assainissement. Dans ce domaine, les actions
d'ailleurs se poursuivent dans certains axes. On peut citer l'exemple de
l'opération "balai contre balai" qui reprend à son compte la collecte
des ordures ménagères à travers une stratégie ayant fait ses preuves, à savoir
amener les populations à faire leur, l'assainissement de leur environnement et
par une participation active et créative.
Impliquées
dès le départ des activités dans une planification participative type journée
publique de dialogue, les populations comprennent les tenants et les
aboutissants des projets et y participent activement.
Le projet assainissement de la ville de Ouahigouya poursuit les objectifs suivants :
- Améliorer le cadre de vie et les conditions
d'hygiène et de santé de la population ;
- Etendre le système d'assainissement de la ville et
en particulier, celui lié à la collecte des ordures ménagères ;
- Former des agents aptes
pour la collecte et l'animation / sensibilisation.
La collecte est organisée de porte en porte par des
agents formés, utilisant pour le ramassage des ordures ménagères, des
charrettes à traction asine.
Les familles participent en payant les redevances
pour l'enlèvement des ordures qui s'élèvent à 750 F / mois et en assistant à
des réunions d'animation / sensibilisation sur l'application des mesures
d'hygiène définies et véhiculées par les animatrices.
Pour l'exécution de ce projet, ECLA a affecté une équipe de douze
animatrices pour mener des activités d'animation / sensibilisation. A ce jour,
610 poubelles ont été déposées, 10 fûts pour la collecte des eaux usées, 40
latrines publiques et 25 latrines individuelles construites, 72 douches et 34
puisards construits, 50 postes à eau potable réalisés, 5 distributeurs d'eau
(chariots) et 50 pousse-pousse à eau mis en place pour aider les jeunes sans
emploi.
L'équipe des collecteurs d'ordures ménagères se paie
à partir des redevances poubelles et participe à la recherche de nouvelles
adhésions des poubelles.
Le projet assainissement de la ville de Ouahigouya a
pu atteindre ces résultats grâce à un programme d'activités et un chronogramme
bien élaborés et
exécutés par des animateurs formés et recyclés par
le CREPA, institution qui regorge d'un savoir-faire dans le domaine des déchets
solides et liquides.
Outre le programme d'activités et le chronogramme,
l'entreprise fonctionne avec un équipement modeste et des animateurs avertis.
Fort de tous ces acquis, 1e Réseau de communication sociale (RCS), soucieux de
l'intérêt que revêt cette nécessité, vient de signer un protocole de
collaboration avec ECLA pour la poursuite de l'élaboration.
L'Association ECLA souhaite étendre l'opération « balai
contre balai » dans toutes les rues de la ville de Ouahigouya pour amener
les populations à changer de comportement en matière d'hygiène et
d'assainissement et vivre dans un environnement sain. Pour le moment, des
stratégies sont en cours d'élaboration avec l'implication de la population, les
femmes en particulier.
ECLA infos
Le 4 avril 2000, la section yaourt / fromagerie de
l'Association « Etre Comme Les Autres » a effectué un voyage d'étude
à Kienfangué au siège de l'Association « Faso Solidarité ». L'équipe
avait reçu de cette association une formation sur la fabrication du yaourt et
du fromage.
Les
objectifs de cette visite étaient les suivants :
- renforcer les connaissances acquises lors de la
formation
- s'enquérir et s'imprégner de près des expériences de l'Association "Faso Solidarité"
- Echanger des idées.
Conduite par la coordinatrice chargée de la formation, la mission a quitté Ouahigouya à 7h30, elle est arrivée aux environ de 11h à Kienfangué. Elle a été accueillie par les membres permanents de l'Association « Faso Solidarité », la présidente, le gestionnaire et le formateur.
La Direction Provinciale de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation (DPEBA) a donné autorisation à l'Association Etre Comme Les Autres d'ouvrir sept centres d'alphabétisation dont 2 dans la Province du Zandoma et 5 dans la province du Yatenga. A cet effet, ECL.A a organisé une formation de recyclage pour les 7 animateurs qui doivent tenir ce centres d'alphabétisation. Les centres ont reçu des vivre grâce au partenariat ECLA/CATWEL pour soutenir les activités d'alphabétisation et de maraîchage dans les villages.
Au cours des trois derniers mois, l'Association Etre Comme Les Autres (ECLA) a accueilli 6 missions provenant respectivement de Paris, Lyon, Chambéry, Somme (France) de la Suède et du Burkina Faso (Yako). C'est ainsi que ECLA a tour à tour accueilli :
- Madame Julie Alibane de Paris, arrivée le 19 Avril
2000.
- Une délégation de 62 personnes de l'APF venues de
Yako (Burkina Faso) le 26 avril 2000
- Deux étudiants suédois (Ronnie et Eric) arrivés le
31 mai 2000
- Marie Thérèse Regina de Lyon et Brigitte Burlet de
Chambéry qui sont arrivées le 7 juin 2000
- Jean Marie Gläntzlen arrivé le 13 juin 2000 de
Irlès (Somme) France.
Au total, 68 personnes ont visité les activités entreprises de ECLA et ont été impressionnées par ses réalisations.
Fatimata
KEITA
ECLA halte à la désertification
La dégradation des écosystèmes, l'avancée vertigineuse de la désertification constituent des préoccupations majeures, de notre pays, le Burkina Faso, dans son processus de développement social et économique. C'est à partir de ces constats qu'a été mis en place le projet " Convention Internationale de Lutte Contre le Désertification (C. C.D.) ".
Elle retient comme principe différentiel par rapport aux approches antérieures des projets de lutte contre la désertification, une action impliquant et responsabilisant les communautés dans la lutte contre la désertification et les effets négatifs de la sécheresse.
Le projet a pour objectif, d'appuyer les activités initiées et réalisées par les populations ayant un impact direct ou indirect sur la lutte contre la désertification, et dans trois principales catégories d' activités.
1 ) Les Activités liées aux
modes d'exploitation agricole et d'élevage. Toutes les mesures et techniques
tendant à intensifier l'agriculture ou l'élevage au détriment de
l'extensification sont concernées CES / DRS, stabulation totale ou partielle
des animaux etc...
2) Les activités de
préservation et/ou de la reconstitution du couvert végétal. Ex : les actions de
plantation, reboisement, agro-foresterie.
3) Les activités de substitution à la consommation des matières ligneuses, foyers améliorés, production et utilisation du bio-gaz.
Les groupes cibles visés par ce présent projet sont :
- les groupements villageois
- les groupements de femmes
- les groupements de jeunes
- les groupements de production.
- toute autre personne agissant comme modèle leader
dans son milieu.
Les tâches associées à la livraison des ressources à ces communautés de base ne pouvant être occultées, le concept d'organisations relais a été pensé comme la trame décentralisée du projet lui permettant d’assumer celle-ci de manière efficace et efficiente.
L'Association Etre Comme Les Autres a été identifiée
comme partenaire potentiel par le FCCD, ayant une expérience dans le domaine de
la lutte contre la désertification, pour le suivi accompagnement de ses
activités au niveau local du Yatenga.
Lorum dont le Président de l'organisation relais est
Monsieur BOLOGO Moussa. Actuellement 17 projets ont été approuvés et financés
par- le FCCD dans la zone et ECLA joue le rôle de courroie de transmission des
dossiers, des informations et des communications entre le FCCD et les
partenaires en général. Pour tout dire, ECLA est le trait d’union entre les
deux parties.
Elle est. appelée aussi à aider les communautés de base bénéficiaires à remplir le plus efficacement et de la manière la plus autonome possibles leurs engagements à l’endroit du FCCD et généralement à définis dans les protocoles d’entente.
Moumini
Ouédraogo
ECLA une approche incontournable
pour un développement durable
La recherche action participative, aussi appelée
recherche opératoire ou opérationnelle ou recherche empirique est une forme
d'approche définie et systématisée depuis par un mathématicien et un philosophe
de grand mérite : DESCARTES.
La recherche est en général perçue comme un travail
complexe à la seule portée de l'université, des grandes firmes, voire
curieusement ceux qui n'ont rien à faire avec leur argent ; alors qu'en
réalité,.... « c'est chercher à nouveau, examiner quelque chose une
seconde fois, plus attentivement pour en découvrir plus. »
La recherche cependant n’a pas bonne presse dans le
développement en Afrique et particulièrement dans la plupart des associations
et des ONG de la place.
Ce qui explique cette carence n'est pas que la
recherche ne s'opère pas, mais elle est entre les mains de certaines
institutions qui en ont complexifié les approches et occulté les résultats au
point que personne n'y croit.
En effet, dans certaines institutions, les budgets
de recherche sont élevés mais ces fonds sont le plus souvent affectés à la
recherche fondamentale appelée pompeusement scientifique, dont les résultats
sont rarement mise à la disposition du commun des mortels. C'est par exemple la
recherche sur l'atome, la recherche astronomique consistant à compter le nombre
d'étoiles et à découvrir d'autres galaxies etc. Ces recherches sont utiles et
nécessaires mais bien souvent, le délai permettant leur mise en application au
bénéfice est si éloigné et si hypothétique que l'acteur de terrain l'assimile à
la science fiction. Cette recherche dite lourde coûte extrêmement cher pour ne
satisfaire qu’une poignée de grands intellectuels qui se glosent de leur savoir
sans pouvoir toutefois apporter une solution aux très nombreux problèmes qui se
posent dans le monde : maladie, la faim, la menace de l'environnement de vie
etc.
Mais laissons là cette catégorie qui, si elle
n'existait pas, serait à créer, car en définitive, le progrès de l'humanité (et
aussi sa destruction peut-être) en dépendent.
En ce qui nous concerne, seule la recherche dite opératoire peut nous
aider à améliorer notre quotidien et à nous sortir des improvisations et de la
routine.
Le Burkina compte de nos jours plus de 6000
associations et ONG travaillant dans divers domaines du développement. Beaucoup
de ces associations sont animées d'une volonté de réussir leurs missions. II y
en a qui travaillent dans le développement de l'agriculture, de l'élevage, de
l'environnement de vie etc. D'autres se sont spécialisées dans les droits des
femmes, dans l'encadrement des personnes en difficulté, dans l'artisanat etc.
La recherche cependant n'a pas bonne presse dans le
développement en Afrique et particulièrement dans la plupart des associations
et ONG de la place.
En matière d'initiatives, nous pouvons avancer sans
nous tromper que notre pays figure parmi les mieux classés n'est pas faux. Il
reste cependant que la plupart du temps, ces projets ou initiatives, cependant
très porteurs d'espoirs, ont une espérance de vie très courte. De ce fait, les
organisations appelées à les susciter peuvent à la limite être perçues comme de
grands cimetières d'associations ratées, d'actes manqués.
La courte vie de ces initiatives n'interroge
cependant personne. Dans la plupart des cas, ces associations ou regroupements
sont centrés sur une personne ou une famille. Il suffit que le promoteur ait
des problèmes ou décède pour que l'initiative s'arrête.
De ce constat, il devient impérieux pour tous les
hommes de bonne volonté, soucieux de mettre en place des structures de
développement, de penser à la pérennité des actions qu'ils entreprennent, en
évitant comme souligné plus haut la personnalisation de l’initiative voire une
tendance ethnocentrique dans la gestion des projets.
Mais cela ne suffit pas pour faire vivre le projet.
II faut que les acteurs du développement osent se lancer dans la recherche.
Cette manière de voir les choses n'est pas simple comme nous pouvons le
constater sur le terrain, car le mot lui-même est porteur de risques et couvre,
à n'en pas douter, des inconnus essentiellement constitués par les
« cécités » liées à l'ignorance ou des cécités sélectives dont
l'objectif reste la peur de partager ce que l'on sait ou de s'exposer à la
critique malveillante de ses protagonistes.
Une autre raison non moins importante est assurément
le manque de compétence pour identifier les problèmes et entreprendre les
recherches.
II devient très urgent pour toute association qui.
pour son fonctionnement à recours au soutien de partenaires externes, de
s'attacher à en entreprendre, dans les meilleurs délais ces approches.
La raison en est simple. La plupart des associations
ou ONG nationaux sont financés à 80% par des fonds extérieurs. Les multiples
évaluations semblent démontrer une stagnation voire une régression des
capacités des structures à résoudre les problèmes. II est donc à craindre que
la tendance à l'appui s’amenuise, voire s'arrête un jour pour faute de résultats.
Mais là n’est pas le problème si l’attitude du refus d’aide ne concerne que quelques entités qui n'ont
pu, pour des raisons déterminées, réussir leur projet. L’élément devient alors
plus important si un constat général de non satisfaction était tiré de nos
nombreux échecs et que cela soit la faute de notre incapacité de faire face au
changement, d'être créatifs, rénovateurs, chercheurs.
L'Association Etre Comme Les Autres a bien compris
la leçon et a entrepris dès sa création, un certain nombre d’actions et de
remises en question s’ouvrant le plus souvent sur la nécessité de connaître
plus, d’où ses recherches opératoires.
Certains diront oui mais comment ? Nous n’avons
ni les compétences, ni les ressources humaines, voire l’argent pour entreprendre
de pareils questionnements. Comme dit un dicton, « à cœur vaillant rien
d’impossibles. »
Il n’y a pas très longtemps, la plupart des acteurs
du développements étaient allergiques à la formation. Aujourd’hui, nous
assistons même à des formations pour rien. Pourvu que le « per diem »
tombe.
Il aurait fallu, pour atteindre ce niveau, que les dirigeants des associations et autres ONG, aient pris conscience que l’on réussit que ce que l’on sait faire parce qu’un apprentissage a été fait. Les « sur-formations » que nous constatons aujourd’hui ne sont en réalité que le reflet et le manque d’imagination de formateurs trop habitués qu’ils sont, de s’enfermer dans des schémas classiques par paresse de réfléchir, de chercher ou par simple refus de s'investir, une autre forme de résistance au changement.
Cette situation est devenue d'ailleurs alarmante. Les partenaires mettent tellement de conditions au développement des formations que ces dernières vivent peut-être leurs derniers soubresauts avant de tomber dans l'oubli.
La recherche quant à elle, ne saurait jamais tomber dans la routine ou la désuétude puisqu'elle est scientifique et que la science est une recherche perpétuelle en vue de rendre les choses « explicables naturellement - la lutte pour l'intelligibilité » d'après HANSAN 1958.
II nous semble que l'une des meilleures approches pour prendre en main notre développement est de comprendre son processus et à défaut, de maîtriser ses caprices, afin de ne pas être surpris parce que non préparés pour un changement.
C'est cette attitude de combattant, qui doit caractériser le chercheur.
En tant qu'acteurs du développement, c'est tout notre pays qui nous interpelle pour que nous fassions autrement. Dans ce sens, le meilleur partenaire ne sera pas toujours celui qui approvisionne nos comptes, mais celui qui nous aide à comprendre réellement le sens de nos actions.
Dans cette perspective, une large fenêtre peut-être ouverte au sein de nos projets sur la recherche. Elle constitue une bouée de sauvetage dans cette mer du développement fortement mouvementée par les remous politiques, l'ajustement structurel, la dévaluation, la crise mondiale.
Certes, il faut ouvrir la fenêtre mais remplir les conditions pour prendre la mer. Dans ce sens, les chefs de projets devraient désormais se soucier d'avoir au sein de leurs structures, des cadres formés aptes à entreprendre la recherche et à organiser la capitalisation et la publication des résultats pour nous éviter de nous répéter.
II va de soi que la recherche la plus organisée ne se comportera pas au sein de nos projets comme une baguette magique, elle aura cependant le mérite de nous avertir à temps de changer de cap.
Hamado OUEDRAOGO
Une trentaine d’ordinateurs, une dizaine d’imprimantes et quelques accessoires, voilà le premier lot de matériel que nous envoyons à ECLA, nos partenaires burkinabé.
Le conditionnement est primordial pour nous, par
rapport à la protection de l’environnement : pas question d’envoyer encore
du plastique dans des pays qui croulent déjà sous cette sorte de détritus.
L’emballage sera donc autant que possible
recyclable, lui aussi !
Les palettes de bois serviront de matière première
aux menuisiers ou éviteront tant soit peu le déboisement pour la cuisson. Un
gros carton « triple couche » d’un mètre cube, représente le meilleur
compromis pour la protection des appareils et nous supposons qu’il sera
réutilisé à d’autres fins.
A l’intérieur des cartons, le matériel informatique
est soigneusement rangé et emballé dans des textiles de récupération :
couvertures, sacs de couchage, rideaux et tissus d’ameublement, qui auront vite
trouvé de nouveaux utilisateurs une fois à destination.
Les cartons sont ensuite cerclés par un ruban de
plastique très résistant qui assure la fermeture et la fixation à la palette.
Il a été convenu que nos premiers envois
partageraient les containers de vélos d’occasion qui quittent Berne quatre fois
par année à destination d’ECLA.
C’est en effet plus de 3000 bécanes suisses qui sont
réhabilitées bon an mal an au Burkina-Faso.
Vélos, ordinateurs voyageront donc ensemble,
symboles extraordinaires, les uns de la simplicité, les autres de la complexité
du monde technologique du XXe siècle. Ils sont tous deux réunis pour atteindre,
peut-être, par des techniques opposées - un seul objectif : un
développement durable par le rapprochement pacifique des peuples.
ECLA est l’heureuse
bénéficiaire du premier projet financé
par le programme d’appui du réseau des communications sociales PARCS
Des poubelles frappées du sceau ECLA devant
plusieurs concessions, des charrettes à traction asine pour le ramassage des
ordures, des pièces de théâtres sensibilisant les populations à vivre dans un
environnement sain…
L’association ECLA, basée à Ouahigouya, outre son
rôle d’insertion sociale des handicapés, s’occupe depuis quelques années
maintenant de l’assainissement de la ville.
« Dans l’élaboration de son projet
d’assainissement de quartier, ECLA a tenu compte de la vision et des désirs de
la population de Ouahigouya. Son approche est fondé sur l’écoute des
aspirations et des besoins des communautés à la base et l’appui à
l’épanouissement de leurs potentialités. »
Ces propos sont tenus par Jules Savaria, ambassadeur
du Canada au Burkina.
Définissant la communication sociale comme une
approche dans laquelle les communautés sont non seulement informées mais aussi
écoutées et mobilisées, monsieur Savaria s’est réjoui que dans l’approche
privilégiée par ECLA et par les membres du réseau de communications sociale, la
population soit au cœur du développement.
L’allocution du président de ECLA, Moussa Bologo,
lue par un membre de l’association, fait ressortir qu’avec l’appui du PARCS,
beaucoup de choses pourraient être faites dans le cadre de l’assainissement de
la ville de Ouahigouya.
Le ministre de la communication Hien Théodore Kilimité, dans son discours lu par le tout nouveau Haut commissaire du Yatenga, Christophe Campaoré a insisté pour que la communication ne soit pas le monopole des médias, mais qu’elle soit aussi un instrument au service des animateurs, des acteurs de la base pour un développement concerté.
Le financement du PARCS devra accroître les
capacités opérationnelles d’ECLA dans le cadre de l’assainissement de la ville
de Ouahigouya. Le diplomate canadien n’en doute pas un seul instant en se
disant fier de ce partenariat et confiant qu’ECLA et les partenaires locaux
travaillent avec détermination pour faire de Ouahigouya une ville propre et
agréable.
Un appui du réseau des communications sociales
L'Association ECLA est une
structure qui existe depuis 1991 dans la ville de Ouahigouya. Elle regroupe de
nombreux jeunes gens dont le point commun est l'handicap physique. Ces
personnes frappées par le sort et la marginalisation sociale ont décidé de
prendre leur destinée en main. C'est ainsi qu'elles mettront en place sous
forme de projet et de manière concentrée et participative une quinzaine de
micro-entreprises. De ces micro-entreprises, l'assainissement de la ville de Ouahigouya
occupe une place de choix.
Des résultats tangibles sont vite atteints et les
membres de ECLA se rendent compte qu'avec un soutien exogène, ils seront encore
plus efficaces. Ce soutien, l'association ECLA le trouvera à travers un
partenaire aidant, le Canada et le Programme d'appui au réseau des
communications sociales (PARCS) sous tutelle technique du ministère de la
Communication.
II s'est agi donc au cours du lancement du premier
projet appuyé par le RCS- BF de mettre à la disposition de l'association ECLA
la somme de 40 millions de FCFA pour accompagner leurs activités sur une durée
de deux ans.
Les différents intervenants à la tribune de la
cérémonie se sont félicités de la concrétisation du partenariat entre
l'association ECLA et le RCS-BF. Le président de ECLA Désiré Bélem a au nom de
tous les membres de l'association
indiqué que sans prétendre déjà avoir beaucoup appris, ECLA est néanmoins
convaincue de la réussite de son approche qui intègre la communication sociale.
Pour elle, les populations de Ouahigouya sont prêtes
à les aider, les animatrices étant déjà formées, les moyens désormais
disponibles, les partenaires et le gouvernement attentifs aux sollicitudes de
ECLA. En raison de toutes ces dispositions, l'association peut sans risque de
se tromper dire que tous les objectifs assignés au programme d'appui et
communications sociales seront largement atteints dans le délai imparti.
Le président du RCS-BF, le docteur John Madjri s'est
réjoui du fait que le réseau parvienne à appuyer un tel projet à Ouahigouya qui
va sans doute apporter un plus au développement de la ville.
L'ambition du RCS-BF selon lui c'est d'apporter une
valeur ajoutée et de renforcer ce que les structures et organisations font déjà
en matière de communications sociales. II a demandé a Son Excellence
l'ambassadeur du Canada de transmettre en reconnaissance du RCS-BF à l'Agence
canadienne pour le développement international (ACDI) pour son soutien
financier qui a permis la concrétisation du partenariat.
Quant à l'ambassadeur du Canada Son Excellence Jules
Savaria et le haut-commissaire du Yatenga Christophe Compaoré, ils ont loué
l'engagement du RCS-BF à accompagner l'association ECLA dans sa recherche de
bien-être social pour ses membres.
En marge de la cérémonie, une min-foire a été
organisée et a permis aux membres de ECLA d'exposer différents produits. De
même, des cadeaux ont été remis a certains membres.
François
KABORE